Gombert-story

Le Terradou

Château Gombert fait partie du 13ème arrondissement de Marseille.

Cependant, il fut dans ses origines, intégré dans les limites territoriales de la Ville (1), et plus tard, au Royaume de France en 1482.

Ce Territoire (Terradou) se démarque nettement de la "Provence", comme l'indique certains plans (2).

Cette limite est reprise dans le plan dressé par Bresson, en date de 1773 (3), qui reprend dans les grandes lignes les limites tracées au temps de la domination romaine.

A noter que la limite séparative "au plus près" du village se situe dans sa partie nord sur la crête de la Chaîne de l'Étoile depuis sainte Marthe, sépare Plan de Cuques au niveau de l'Annonciade, poursuit vers la Treille puis Carpiagne en finissant dans la calanque de Cortiou.

Sources :

(1) Statistiques de Bouches du Rhône Comte de Villeneuve 1824.

(2) Archives municipales. Plan topographique de la Ville de Marseille . Delaveau 1830.

(3) Archives municipales. Carte du Terroir et de la Rade de Marseille . Bresson fils 1773.

Source : Archives de Marseille - Carte Soissons -D'Ouest en Est, les limites Nord du Terradou (trait noir)

Définition du Terroir

TROISIÈME CANTON DE CHÂTEAU GOMBERT

Dans la grande division de la France en 83 départements qui eut lieu par décret du 26 fevrier 1790, le comté de Provence et les Terres adjacentes formèrent les départements parmi lesquels celui des Bouches-du-Rhône compta trois districts.

Marseille, le troisième, eut comme circonscription judiciaire et administrative huit cantons qui furent:

1° Marseille

2° Séon (Séon, les Cadenels, Notre Dame, la Nerte, les Baumes Saint-Antoine, les Aygalades, Saint-Joseph, Saint-Louis, les Crottes, le Cannet, la Bédoule)

3° Château Gombert (Château-Gombert, Sainte-Marthe, Saint-Jérôme, Saint-Just, les Olives, le Plan de Cuques, la Palud, Saint-Barthélemy)

4° Saint-Marcel (Saint-Marcel , Saint-Julien , Saint-Loup , la Capelette , Saint-Barnabé, la Pomme, Saint-Dominique)

5° Mazargues ( Mazargues, Sainte-Marguerite, Bonneveine, Montredon , Carpiagne , Luminy, le Rouet, Saint-Geniès, Notre-Dame de la Garde)

6° Aubagne

7° Cassis (Cassis et la Penne)

8° La Ciotat (La Ciotat, Ceyreste , Roquefort, Juilhans).

Source : Google - Dic. Administratif des villes, villages & hameaux des B du Rh - A Saurel - T1 - 1877

La Croix Rouge

Plusieurs origines peuvent donner une signification à ce lieu situé en limite  Est du territoire de Château Gombert.

Nous en retiendrons trois, car toutes ont des essences qui peuvent parler en leurs faveurs.

Au 12ème siècle, une croix rouge était peinte à proximité des léproseries (1) ou, quand il n'y en avait pas, sur des masures aménagées, tenues par des moines.

Au 14ème siècle, nous trouvons aussi des croix rouges peintes sur les baraquements placés aux entrées des villes et villages. La perception en est différente. Elle signifiait aux lépreux, les limites de la ville à ne pas dépasser. La première croix rouge en France semble avoir été mentionnée en 1377, suite à la Grande Peste (1346, 1353).

L'Ordonnance Royale du 25 mai 1413 est assez explicite en ce sens, interdisant aux lépreux d'aller mendier dans les villes du royaume.

Elle s'appliquait aussi aux voyageurs malades, atteints par la Grande peste (1346 - 1353).

Au 15ème siècle, un carrefour était assez souvent nommé "Carrefour de la Malad(r)erie". On y trouvait les voyageurs voulant se rendre dans les villes ou villages, atteints de la maladie de Naples (syphilis), et qui ne pouvaient poursuivre plus loin leurs périples.

Une croix rouge était peinte, bien visible, sur la façade de la grange d'accueil.

Au 17ème siècle, le quartier de la "Croix rouge" est simplement appelé le quartier de "La Croix" (2)

Au 18ème siècle, après la Révolution, une simple croix est peinte sur une des bâtisses bordant le chemin qui va de Marseille à Allauch.

Sous l'Ancien Régime, et bien après la Révolution, ces baraquements furent transformés en édicules servant à l'octroi, limite du territoire des villes, parfois transformés en auberges, mais comportant toujours une Croix rouge peinte sur la façade.

La position de la batisse marquée de la Croix était située au niveau du 34 av de la Croix Rouge.

(Géod. 43°20'4" N - 5°26'59.1" E)

(1) Au temps des Croisades, la léproserie de Marseille était située sur la route d'Aix, à la sortie des Aygalades. Au 13ème siècle, Les lépreux étaient autorisés à entrer dans la ville sous restrictions draconiennes.

(2) La Croix Rouge était indiquée La Croux en 1659, puis La Croix en 1691.

Sources : Histoire des Hôpitaux & des Institutions de Marseille T2 Augustin Fabre 1855. Par le Mots & les Textes - Claude Thomasset.

Secret d'Histoire

Plan de Cuques

Origines

Plan :

Mot qui tire son origine de " Podium "  C'est à tort qu'on substitua le nom de plaine celui de plan. On disait le Plan Saint-Michel (*) comme on disait encore le Plan de Cuques, Plan d'Aups, Plan Fourmiguier (**), Plan Marseillais Violesi, Plan de Campagne....

(*) Sancti Michaelis : Origine de "Plaine saint Michel", puis de "la Plaine" (actuellement "Place Jean Jaurès", qui est aussi l'un des deux points géographiques les plus hauts de Marseille avec les Accoules...)

(**) Situé au bas de la Canebière, entre le n° 2 et le quai du port. Endroit où l'on construisait les galères.

Cuques :

Ce nom est dérivé de la racine préceltique " cukk ", la hauteur arrondie (**), à partir de la forme du latin tardif " cukka " suivie d‘un suffixe diminutif.

Cette étymologie est généralement admise. Cette même racine  "cukk " est à l’origine de Plan de Cuques et Cuges les Pins dans le Midi de la France. Les Cuques désignaient collines.

(**) Arondie ou aplatie

Dans les parlers locaux (***) ce terme désigne une petite meule de gerbes. 

Source : BnF

(***) Ce nom de "Plan de Cuques", est donné à un quartier d'Aix en Provence. Il était connu pour la culture des fourrages. Notons que dans toutes les appellations, le mot "cuque" est associé à un nom de culture. On dit une "meule de" : blé coupé, foin, luzerne,... voire par analogie, de petites branches pour allumer un feu.

NOTA : On notera un mot d'argot proche de l'origine pré-celtique. Le mot "cuque" qui indique la coquille ou ce qui en a la forme. Lire la signification complète dans la rubrique : " Pélerinages "

Les cuques : En rouges, les principales ; en bleu, les secondaires. A noter les cotes 186 et 188 en forme de coquilles renversées...

ORIGINE TOPONYMIQUE DU NOM

" Les CUCU CUCO ou COCU - CUCURON ou COUCOURON - CORNU – LAFESSE, et quantité d’autres, qui peut-être ont amusé certains de nos chercheurs parisiens et leur ont permis de si belles envolées lyriques, proviennent d’accidents de terrain et évoquent, par conséquent des appellations d’origine toponymique. " (Extrait)

" Les recherches scientifiques actuelles permettent des rapprochements sensationnels entre des langues qui en apparence n'ont rien à voir. Principalement, peut-être, dans le domaine de l'oronymie (science des noms d'élévations géographiques). Ainsi le même concept phonétique et sémantique définit le sommet dans une multitude de langues, comme :

Basque : KUKULLA du groupe Caucasien ou Pré-Indo-Européen. 

Source : Archive.org - Sacré Nom de Nom - Claude Georges Henri Cougoulat - 2017

LES JARRETS

Plusieurs définitions ont été données au "Jarret" de Marseille :

1) Jarret est donné par la réunion des ruisseaux de Château-Gombert, Plan de Cuques et Allauch. Il se rendait directement dans le Vieux Port. (Louis Mery - Histoire de Marseille T5 - 1847)

2) Le ruisseau nommé Jarret a son origine dans le territoire d'Allauch, vers Pichaury. Sa direction est de l'Est vers l'Ouest. Il se dirigeait autrefois vers le Port de Marseille... (Comte de Villeneuve - Statistiques de BduRh)

D'autres source, plus précises, mentionnent la présence de plusieurs "Jarrets". Nous en comptons pas moins de dix-sept (17). Jarret n'est pas un nom donné à un ruisseau.

Il designe LE nom d'un ruisseau en un lieu bien précis.

Nous en donnons les différentes appellations relevées par Bruno Roberty de la Revue Provincia T17 de 1937 (Source : BnF)

On notera l' utilité du Jarret dans le Pélerinage à Rome : Cf. Rubrique "Pélerinages, ainsi que l'éternelle opposition d'idées concernant le tracé de celui qui se jettait dans le Port.....

DÉTOURNEMENT DU JARRET DU PORT

Source : Google - Histoire de Marseille - Amédée Boudin - 1852

Marseille au temps de César - Discours d'Eustathe

JARRET & CURAGE DU PORT

Tirés des archives de la Ville, les textes demandant le curage du Port de 1322 à 1423....

Source : Google - Histoire de la Commune de Marseille - Mery & Guindon - T5 - 1847